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Pourquoi l'accessibilité numérique est essentielle en 2025

  • Photo du rédacteur: Margot Decours
    Margot Decours
  • 27 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 août

Imaginez un instant que vous ne puissiez plus consulter vos mails, chercher un job en ligne, vous faire un drive à Carrefour ou même prendre un rendez-vous chez le médecin. C’est malheureusement le quotidien de beaucoup de français. Pas parce qu’ils ne savent pas utiliser Internet, mais parce que les sites ne sont tout simplement pas conçus pour eux. Ainsi l’accessibilité numérique permet à chacun, sans exception, d’accéder et d’utiliser facilement les services en ligne. Et en 2025, ce n’est plus juste une bonne idée, c’est la loi. Une directive européenne impose désormais à tous les acteurs du numérique de rendre leurs plateformes accessibles à tous.


L’accessibilité numérique, qu’est-ce que s’est ?


L’accessibilité numérique permet à toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités physiques, sensorielles ou cognitives, d’utiliser un site web ou une application sans difficulté. Certaines personnes sont malvoyantes, malentendantes, à mobilité réduite ou ont des troubles de compréhension. Pourtant, chacune doit pouvoir lire, naviguer, cliquer, remplir un formulaire ou regarder une vidéo facilement.


L’objectif est d’éliminer les obstacles techniques qui pourraient empêcher certains utilisateurs d’accéder pleinement aux contenus numériques. Offrir une expérience simple et accessible à tous, voilà ce que signifie rendre le numérique accessible.


Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas uniquement de personnes en situation de handicap. L’accessibilité concerne aussi les personnes âgées, celles qui maîtrisent mal le français ou encore celles qui utilisent des équipements anciens ou peu performants. C’est donc un enjeu de société bien plus large qu’il n’y paraît.


Une exclusion massive et silencieuse


Aujourd’hui encore, la grande majorité des sites français ne sont pas accessibles. Selon Archimag, moins de 10 % des sites respectent les règles d’accessibilité. Pire encore, 40 % n’ont pris aucune mesure pour améliorer l’accès à leurs contenus. Les conséquences sont lourdes. D’après la CAF, 60 % des démarches administratives sont inaccessibles aux personnes en situation de handicap. Dans les entreprises privées, à peine 0,49 % des sites sont totalement conformes aux normes internationales ! 


Quelles sont les conséquences ? Certaines personnes ne peuvent pas faire valoir leurs droits, tout simplement parce que les sites administratifs ou juridiques sont trop compliqués à utiliser. C’est souvent le cas pour les personnes en situation de handicap, qui peinent à consulter ou remplir les formulaires, ou même à comprendre ce qu’on attend d’elles.


D’autres renoncent à se soigner, faute de pouvoir prendre un rendez-vous en ligne. Aujourd’hui, beaucoup de services médicaux fonctionnent via des plateformes numériques. Quand un site est trop complexe, il peut décourager, voire exclure certains patients. N’avons-nous pas tous, dans notre entourage, une mamie, un vieil oncle ou une personne âgée qui nous a déjà confié avoir du mal à faire certaines choses sur Internet ?

Chaque jour, ces barrières numériques empêchent des millions de personnes d’accéder aux mêmes services que les autres, qu’ils soient publics ou privés. C’est pourquoi il est essentiel de penser à l’accessibilité dès la création des sites. C’est un véritable enjeu de société.


Une directive européenne qui change la donne


Face à cette situation, l’Union européenne a décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Dès le 28 juin 2025, une nouvelle loi entre en vigueur : la directive européenne sur l’accessibilité numérique (European Accessibility Act). Elle impose des règles strictes à un grand nombre de services en ligne, publics comme privés.


Sont concernés : les sites internet, les applis, les plateformes d’achat en ligne, les services de transport, les distributeurs automatiques, les banques, les administrations… et même certains contenus vidéo. Bref, tout ce qu’on utilise au quotidien. Cette directive exige que ces services respectent les normes internationales WCAG 2.1 ou 2.2.


Ces règles indiquent que :


  • Les sites doivent être navigables sans souris.

  • Les images doivent comporter des descriptions.

  • Les vidéos doivent être sous-titrées.

  • Les textes doivent être lisibles et compréhensibles.

  • Les contrastes doivent être suffisants pour être lisibles par tous.


Chaque pays de l’Union devra s’assurer que la directive est bien appliquée. Et s’il y a des manquements, des sanctions pourront être prises. En France, c’est le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) qui servira de cadre pour vérifier que tout est bien en règle.


Qui est concerné ? Tout le monde !


En France, 12 millions de personnes vivent avec un handicap. Parmi elles, plus de 7 millions ont des troubles cognitifs, visuels ou moteurs. À cela s’ajoutent les personnes âgées, qui peuvent avoir du mal à se repérer sur un site ou à comprendre certaines infos, mais aussi celles qui n’ont pas un bon accès au numérique. Sans oublier les personnes qui ne parlent pas bien français ou qui ont des difficultés à lire.


Bref, il est temps de repenser la façon dont on conçoit les sites et les services en ligne. L’accessibilité ne concerne pas une petite minorité. Elle touche une grande partie de la population. Et ce qui facilite la vie des plus fragiles rend aussi les choses plus simples pour tout le monde.


L’accessibilité numérique : une contrainte ou une opportunité ?


Certains perçoivent encore l’accessibilité comme un coût supplémentaire. Une obligation lourde et un frein à la créativité. C’est une erreur. Un site accessible, c’est un site plus simple à utiliser. Plus clair, plus rapide, mieux organisé. Ainsi on améliore l’expérience pour tout le monde. La navigation devient plus fluide, les infos sont mieux présentées, et le site fonctionne bien sur tous les appareils.


C’est donc un atout pour le SEO : 


  • Les sites accessibles sont mieux référencés sur Google.

  • Ils attirent un public plus large.

  • Ils génèrent plus de conversions.

  • Ils diminuent les taux de rebond.


Au-delà de la loi, c’est aussi un vrai plus pour une entreprise. Ça montre qu’elle est engagée, ouverte, et qu’elle se soucie d’inclure tout le monde sur Internet. Je parle des bénéfices, mais l’accessibilité ne doit pas être vue juste comme un outil marketing ou un moyen d’améliorer le référencement. Avant d’être un avantage, c’est d’abord un devoir. Un engagement pour un web plus juste et accessible à tous. L’accessibilité doit toujours passer en premier. Le reste (visibilité, trafic, conversions…) en est la conséquence. Pas l’objectif.


Comment rendre son site plus accessible ?


Il n’est jamais trop tard pour améliorer l’accessibilité de son site. Voici quelques pistes concrètes pour commencer :


  • Ajouter des textes alternatifs (balises ALT) à toutes les images.

  • Proposer des sous-titres pour les vidéos, voire une transcription.

  • Améliorer les contrastes de couleurs.

  • Permettre la navigation au clavier (sans souris).

  • Structurer les contenus avec des titres et sous-titres clairs.

  • Simplifier le langage pour le rendre compréhensible à tous.

  • Vérifier la compatibilité mobile.


Mais l’idéal reste d’intégrer ces réflexes dès la création du site. L’accessibilité ne doit pas venir après coup, mais être au cœur de la conception. Elle doit faire partie du cahier des charges, des maquettes, du développement, de la rédaction, de chaque étape du projet.



L’accessibilité numérique, ce n’est pas juste un bonus ou un truc en plus. C’est une vraie nécessité. Une exigence. C’est aussi une chance de changer nos habitudes et notre façon de penser.  Est-ce qu’on veut un Internet qui creuse les inégalités ou un Internet qui rapproche les gens ? Cette nouvelle loi est surtout une super occasion de rendre le web plus juste, plus ouvert, plus humain. Que chacun, peu importe ses capacités, puisse accéder aux mêmes infos, aux mêmes services, et participer à la vie en ligne. En tant que rédactrice web, je fais le choix d’une écriture éthique et engagée, qui défend un web accessible à tous.


Sources :



 
 
 

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